Rush Out - Etalon

Je marchai d'un pas peu attentif jusqu'à mon écurie. Mon cheval y était. Il s'appelait Rush Out, un très bel étalon du coin. Je ne l'avais pas encore vu. J'aivais seulement vu de loin les deux hommes qui venaient avec le van. Je me dirrigeai vers eux aussi. Je leur sourit aimablement, quoique avec un air absent. Un des deux hommes me répondit également avec un ton gentil et bienveillant:
-Voilà pour vous m'dame. C'est un bel étalon jeune, un peu fringant. On n'a pas eut trop de misère à l'embarquer.
Distrètement, je lui répondit doucement:
- Merci pour vous avoir donné la peine de le transporter ici. Tenez, voici le montant pour les fraits du voyagement.
Le deuxième homme prit l'enveloppe soigneusement, avant de continuer:
- Tout le plaisir est pour nous, mademoiselle. Au plaisir de vous revoir!
Ils s'éclipsèrent ensuite, le van faisant un nuage de poussière.Je me retournai machinalement vers la bâtisse qui se profilait devant moi. J'ouvris la porte lentement, pénétrant dans l'écurie. La tête de l'étalon était passée par-dessus la porte de son box, le regard fier et aux aguets.Je lui chuchotai tout bas.
- Allons Rush Out, calme toi. Je ne vais pas te faire de mal.
Je m'approchai. Il n'avait pas vraiment peur. Il était seulement curieux. Je lui donnai un bonbon pour cheval à la pomme, qu'il vint chercher avidement. En grattant son frond, je le regardai mieux comme il faut. Il n'était pas très grand, de grandeur moyenne. Sa robe était baie, brillante, ses yeux bruns vifs et alertes. Ses oreilles étaient courtes mais fines. Je lui adressai un sourire apaisant, continuant de caresser son encolure. Il était très beau et d'une finesse incroyable. Je lui donnai une carotte avant de sortir. J'allais le laisser se reposer un peu avant de l'emmener en liberté contrôlée.

+1 Moral
+2 Forme
+1 confiance

Je revenais du village. J'avais fait quelques comissions ici et là, plus ou moins nécessaires pour les soins à procurer à la maison. Rendue chez moi, je déballai les affaires pensivement. J'étais souvent dans la lune ces temps-ci. Une partie de moi voguait à un autre endroit, loin, sublime... serein. Je restai immobile pendant plusieurs minutes, puis m'activai à placer les choses aux bons endroits. Ayant fini la besogne, je sortis sur le long balcon qui faisait le tour de la maison. Je m'assis sur les marches qui se dirrigeaient vers le sol, contemplant... rien. Mon esprit n'arrivait pas à focusser sur un objet en particulier. Tout autour semblait vague, rien de sur. Je finis par me lever et me dirrigeai vers l'écurie. Il était le temps de curer la salle de Rush Out. Il était dix heures. En rentrant dans le bâtiment, je soupirai, las. Je devrais peut-être tout vendre, et m'achetet une maison plus étroite. Je passai devant le box de l'animal, sans prêter attention à l'hennissement de bienvenue que m'accordait la bête. Je cherchai une fourche, puis une brouette et de la litière.

Je commençai par sortir Rush Out de son box. Je l'attachai dans l'allée, puis entreprit de nettoyer de fond en comble le box. Il n'y avait pas trop de besoins. J'enlevai la ripe souillée, puis le crottin. J'étalai de la ripe fraîche et la répendit vastement. J'allai ranger la fourche. Ensuite, j'allai porter le crottai dehors, dans un espace carré limité en briques. Curer le box m'avais prit vingt minutes. Je retournai vers l'étalon. Celui-ci était silencieux. Il me regardais, ciconspect. Je me demandai pourquoi il avait cet air là. La réponse était cinglante, il avait besoin de se désennuyé. Par ma faute, il ne faisait rien.

Je pris un tabouret proche de l'entrée et m'assit devant lui. Il me fixa de ses doux grands yeux, regard profond. Des larmes chaudes et salées coulèrent le long de mes joues. J'étais épuisée. Je n'avais pas de raisons. Nous restâmes immobiles, ainsi pendant plusieurs minutes. Finalement, Rush Out lança un hennissement bas et réconfortant, et abaissa sa tête. Il toucha de ses naseaux mon visage. Je l'embrassai.

Je n'avais plus de raisons de vouloir vendre cette terre. Rush Out était ce qui me restait. Je n'avais pas plus le droit de lui faire vivre cet abandon. Je devais être forte pour lui. Même si la vie n'était pas toujours rose, se battre n'était pas chose que l'on mettait de côté.

Je soupirai. Ensuite, je déclarai d'un ton ferme.

«allons te mettre au pré bon garçon.»

Je revenais de ma promenade avec mon étalon. J'étais satisfaite des choses que nous avions faites aujourd'hui. La séance avait bien été, des petites choses à améliorer, mais bon... On les corrigeraient au fil du temps. En sentant le souffle bouillant de l'animal, je me hâtai de l'emmener dans l'écurie. il faisait beau, or je voulais qu'il puisse récupérer dans son box, boir et manger bien comme il faut avant de le sortir. Je l'attachai après l'anneau fixée à son box. J'enlevai sa bride et lui enfilai le licol rapidement. J'accrochai la bride sur le crochet de son box. Je détachai la sangle, la posai sur la selle et enlevai le tout pour le mettre sur un porte-selle. Je détachai la martingale et la mis avec la bride. J'allai chercher une boîte de pansage. Je passai par ordre les brosses. Étrille, brosse dure, brosse douce, cure-pied. Le tout me prenant à peu près vingt minutes. Le poil devint luisant et doux, soyeux maintenant. J'allai porter la selle, posant le tapis à l'envers sur cell-ci pour le rendre bien sec. J'accrochai la sangle après un crochet. Je nettoyai le mors et posai la bride sur un autre crochet avec la martingale. Je retournai voir Rush Out. Je lui donnai deux carottes plus trois bonbons, et je le condisit dans son box. Il se dirrigea vers son abrevoir et but quelques longues gorgées. J'allai chercher du foin et de la moulée. Je mis le foin dans le grand bac fixé à sa porte, et le saut pour la moulée après un autre crochet fixé sur un des trois murs. Il plongea dans le foin. Je lui donnai un bec sur son front et le laissai se reposer.